Le « numérique culturel » ne cesse de s’étendre : pratiques des publics, usages professionnels, infrastructures matérielles, éléments de scénographie, plateformes et contenus web, expériences immersives… Le spectacle vivant serait tantôt augmenté par les technologies, tantôt invisibilisé par les algorithmes. Il est perçu à la fois comme un défenseur de l’imaginaire en temps de crise – pourvoyeur de brain print contre le foot print* – et comme un secteur à renouveler de fond en comble.
Face à des directives politiques et technologiques souvent paradoxales, les professionnels du spectacle vivant sont parfois démunis. Cependant, de nombreuses initiatives sur le terrain prouvent qu’il est possible de répondre à ces défis par la coopération et l’encapacitation, de la réflexion à la création de solutions communes. Les ressources pour naviguer à travers cette transition sont de plus en plus abondantes.
Lundi 7 octobre 2024, en partenariat avec le TAP – Scène nationale de Grand Poitiers et la Région Nouvelle-Aquitaine, nous avons questionner les moyens, les outils pour réduire notre empreinte numérique ? et quel numérique pour réduire notre empreinte ? quelle conduite du changement pour coopérer durablement ? et d’abord ; “numérique responsable”, ça veut dire quoi ?
Avec des acteur.ices d’un numérique culturel situé**, nous tenterons de formuler collectivement une définition de la responsabilité numérique propre au spectacle vivant. C’est-à-dire à l’endroit du rôle de nos institutions, de nos missions de politique culturelle, de nos usages et de ceux des publics.
En bref, de la pensée et des actions concrètes – et une boîte à outils collective – pour une transformation numérique désirable.
*Brain print : par opposition au foot print qui désigne l’empreinte carbone de nos lieux et nos activités ; le concept de brain print correspond à la capacité de changer les imaginaires et d’inscrire de nouvelles façons de faire ou de penser en intégrant les limites planétaires et sociales
**Situé(e) : une approche encapacitante de la transformation numérique développée par le TMNlab, sociétale aussi bien que technologique, mais jamais technocentrée, ancrée dans un projet artistique et une politique culturelle, et prenant en compte la réalité des acteurs, les territoires, les pratiques hybrides des publics aussi bien que les enjeux de transition écologique.
Une rencontre organisée par l’association TMNlab / laboratoire Théâtres & Médiations à l’ère Numérique en partenariat avec le TAP – Scène nationale de Grand Poitiers, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Drac Nouvelle-Aquitaine
Introduction
- Marion Franquet, Présidente du TMNlab et secrétaire générale de la Scène Nationale Carré-Colonnes
- Raphaëlle Girard, Directrice du TAP – Scène nationale de Grand Poitiers
- Charline Claveau, Vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de la culture, des langues et cultures régionales, et du patrimoine
Keynote | Numérique et culture, des chiffres et une histoire
Christine Debray, directrice de projet sobriété numérique culturelle, Service du Numérique, Ministère de la Culture
Table n°1 | Quels chemins vers un numérique situé ?
Avec la participation de :
- Jean-François Cerisier, professeur de sciences de l’information et de la communication, Directeur de l’unité de recherche TECHNE (recherche en processus d’appropriation individuelle et collective des TECHnologies Numériques dans le champs de l’Éducation et de la culture), Université de Poitiers
- Christine Debray, directrice de projet sobriété numérique culturelle, Service du Numérique, Ministère de la Culture
- Raphaëlle Girard, directrice du TAP – Scène nationale de Grand Poitiers
- Arnaud Lévy, Co-fondateur de noesya, coopérative de développement Web, Maître de conférences associé et directeur des études, département Métiers du Multimédia et de l’Internet, Institut Universitaire de Technologie Bordeaux Montaigne, initiateur du cadre de référence (framework) nommé NIG (Numérique d’intérêt général)
> Ressource complémentaire : retrouvez la captation du séminaire cité par Jean-François Cerisier : « De la naturalisation des imaginaires transhumanistes ? » par David Pucheu, Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication au sein de l’UR MICA, Université Bordeaux Montaigne.
Focus | Institut du Numérique Responsable, une démarche encapacitante
par Adelaïde Albouy-Kissi, cheffe du Département Informatique Graphique de l’IUT du Puy en Velay de l’Université Clermont Auvergne, membre du Conseil d’Administration de l’Institut du Numérique Responsable (INR) France
Table n°2 | Quels imaginaires du numérique ?
Avec la participation de :
- Adelaïde Albouy-Kissi, cheffe du Département Informatique Graphique de l’IUT du Puy en Velay de l’Université Clermont Auvergne, membre du Conseil d’Administration de l’Institut du Numérique Responsable (INR) France
- Cyril Delfosse, conseiller pour la transformation écologique des organisations culturelles et co-fondateur du Bureau des acclimatations
- Sophie Lanoote, fondatrice et directrice associée de Galatea Conseil, co-autrice de Le Spectacle et le Vivant : 20 propositions pour contribuer à la transition écologique et sociale et Culture et numérique : comment créer une écologie de l’attention ?
- Manon Picard, docteure en sciences de l’information et de la communication (UTC de Compiègne) et chargée d’étude des fictions numériques et hybrides à collectif Or Normes.
Atelier n°1 | Écologie de l’attention : les lieux culturels, laboratoires attentionnels ?
Avec la participation de :
- Sophie Lanoote, fondatrice et directrice associée de Galatea Conseil, co-autrice de Le Spectacle et le Vivant : 20 propositions pour contribuer à la transition écologique et sociale et Culture et numérique : comment créer une écologie de l’attention ?
- Philippe Vellozzo, directeur de la communication de l’Université de Bordeaux, co-auteur de Culture et numérique : comment créer une écologie de l’attention ?
Co-animé par Anne Le Gall, déléguée générale du TMNlab
Ressources :
- Dans cette ère numérique, « reconnaître les lieux culturels comme des laboratoires attentionnels potentiels »
- Culture et numérique : pour une écologie de l’attention – un rapport des auditeurs du CHEC
- Pour un numérique humain et critique : les neufs essentiels de Culture & Démocratie
Restitution audio de l’atelier n°1 par Pauline Lombard (Centre National de la Danse – Pantin), Erwan Maguet (La Passerelle – Saint-Brieuc) et Manon Poupard (TAP – Poitiers).
Atelier n°2 | Politique d’achats numériques responsables, où commencer ?
Avec la participation de Camille Pène, cofondatrice du collectif Les Augures et de L’Augure Lab Numérique responsable
Co-animé par Ingrid Gouband, TAP – Scène nationale de Grand Poitiers
Ressources :
- Guide opérationnel pour intégrer l’économie circulaire dans les achats numérique culturel , publication collective issue de L’Augure Lab Numérique Responsable
- Guide pratique pour des achats numériques responsables publié par la direction interministérielle du numérique (DINUM)
- LaClauseVerte.fr : une initiative qui partage des clauses pour répondre aux besoins des acheteurs publics liés à l’introduction de clauses environnementales.
Restitution audio de l’atelier n°2 par Manon Picard (collectif Or Normes), Véronique Salmonie (TAP – Poitiers) et Cécile Bigot (3T – Châtellerault).
Atelier n°3 | Quand la démarche des droits culturels rencontre le numérique
Avec la participation d’Emmanuel Vergès, ingénieur culturel, explorateur buissonnier de la « démocratie culturelle en régime numérique », co-directeur de l’Observatoire des Politiques Culturelles
Co-animé par Clément Coustenoble, chef de projet TMNlab
Ressources :
- Droits culturels en régime numérique : un vaste sujet à mettre au travail ?
- Démocratie, droits culturels et utopies numériques
- Onze dilemmes de politique culturelle pour le numérique in L’Observatoire des Politiques culturelles
- Pour un numérique humain et critique : les neufs essentiels de Culture & Démocratie
Restitution audio de l’atelier n°3 par Laure Pressac (Beaux Arts & Cie)
Atelier n°4 | RGAA, RGESN, NIG… sous les pavés, la plage ?
Avec la participation de :
- Arnaud Lévy, Co-fondateur de noesya, coopérative de développement Web, Maître de conférences associé et directeur des études, département Métiers du Multimédia et de l’Internet, Institut Universitaire de Technologie Bordeaux Montaigne, initiateur du cadre de référence (framework) nommé NIG (Numérique d’intérêt général)
- Maxime Guedj, auteur du livre Déclic – comment profiter du numérique sans tomber dans le piège des géants du web, et fondateur de PCFH Studio, structure qui œuvre à la conception de plateformes numériques ouvertes et respectueuses de ses usager·ès.
Co-animé par : Julie Servant, TAP – Scène nationale de Grand Poitiers
Ressources :
- Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) – 2024
- Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) – Version 4.1.2
- NIG (Numérique d’intérêt général)
- Pour un numérique humain et critique : les neufs essentiels de Culture & Démocratie
- livre : Déclic – comment profiter du numérique sans tomber dans le piège des géants du web (Les Arènes, février 2020)
Autres outils ou initiatives inspirantes :
- Outil libre de diagnostic écologique d’un site web : diagnostic.noesya
- Référentiel général d’écoconception de services numériques et outil d’autodiagnostic NumEcoDiag
- Dans tous les sens : Agenda des spectacles accessibles en Nouvelle Aquitaine par la Cie Les Singuliers Associés
- Les Champs Libres à Rennes, site exemplaire en termes d’accessibilité
Restitution audio de l’atelier n°4 par Franck Cabandé (Région Nouvelle-Aquitaine) et Héloïse Morel (Lieu Multiple à l’Espace Mendès France – Poitiers).