“Quelle technologie est au service de quelle société ?” Caroline Weill

Au sein du Forum Entreprendre dans la Culture en Nouvelle-Aquitaine 2021 organisé par l’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine, a été mise en place une table-ronde conçue par la Région Nouvelle-Aquitaine autour du thème : « L’impact du numérique culturel sur l’environnement : état des lieux et solutions alternatives pour un usage plus écoresponsable », avec Anne Le GALL, directrice des publics à La Gaité Lyrique et présidente – fondatrice du TMNlab, Caroline WEILL, chargée des partenariats éditoriaux du Réseau Ritimo et David CAROLL, Directeur artistique du collectif Slowfest.

L’occasion de rappeler les chiffres de l’impact du numérique et plus spécifiquement du numérique culturel.

Quand on parle numérique, on a tendance à penser utilisation énergétique du numérique. Mais il faut savoir que 88% des émissions des gaz à effet de serre (GES) proviennent de la production de nos outils, de nos terminaux (ordinateurs, smartphones, etc.), de nos câbles, et de nos datacenters. Ceci vient totalement s’opposer au mythe de la dématérialisation : le numérique a un poids physique énorme au regard des volumes de matériaux et de l’énergie à produire pour nos équipements.

Caroline Weill, chargée des partenariats éditoriaux du Réseau Ritimo

Mais aussi de rappeler qu’il y a des choix politiques à faire en terme de stratégie numérique auxquels sont encore peu sensibilisés les acteurs.

« La question est ici de savoir comment peut-on avoir une transformation numérique du secteur culturel consciente de l’ensemble de ses impacts positifs mais également négatifs ? L’usage du numérique peut être une vraie avancée pour nos structures, mais il faut aujourd’hui au vu de l’impact environnemental que nous allons voir, questionner nos usages sur leur utilité sociétale réelle.

On construit un web culturel qui est saturé de données et qui est organisé par des algorithmes d’analyse et de recommandations sur nos pratiques. Tout ceci non pas pour faire découvrir mais plutôt pour ramener du clic et pour nous garder actifs. Nous sommes dans l’antithèse d’une politique culturelle telle que nos lieux les définissent : nous souhaitons a contrario élargir, faire découvrir et faire se rencontrer nos publics.

La question se pose sur quel web culturel nous souhaitons construire en tant que lieu culturel et comment nous pouvons y contribuer ? C’est toute la question du mouvement de la découvrabilité des contenus culturels qui a plutôt été abordée par les industries créatives et culturelles et qui commence à faire son chemin dans les lieux culturels et au sein du ministère de la Culture. C’est un des enjeux de l’année à venir. »

Anne Le Gall, présidente du TMNlab

Et d’ouvrir sur les possibles, les expérimentations en cours et les bonnes pratiques.

Ce type de pratique n’a son intérêt que si on le partage. On exerce une espèce de droit d’inventaire technologique. Si une technologie a un intérêt pour servir l’évolution globale de notre secteur, on la garde, sinon on la jette. Et le streaming fait partie des technologies qu’on a gardées.

David Caroll, Directeur artistique du collectif Slowfest

Retrouvez l’ensemble des prises de paroles sur www.culture-nouvelle-aquitaine.fr