Restitution TMNlab #6 : Faut-il vraiment libérer la parole du spectateur ? Et pourquoi ?

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La sixième Rencontre TMNlab s’est tenue le 2 février 2015 au Nouveau Théâtre de Montreuil. Le format atelier a permis, après une session collective autour de la question « Faut-il vraiment libérer la parole du spectateur ? Et pourquoi ? », de réfléchir concrètement aux projets à inventer pour nos théâtres. Découvrez ci-dessous les questionnements soulevés par le débat d’ouverture puis consultez les comptes-rendus de chaque table de travail.

Restitution du débat préliminaire

Introduction

Libérer : à condition qu’elle soit emprisonnée ?
La parole existe déjà et est libre.
Mais elle ne parvient pas forcément au lieu, aux équipes. Elle ne circule pas forcément non plus auprès du public.
Comment la valoriser ? Y répondre ? Modérer l’impact du négatif ?

Intérêt pour la structure

Recherche de nouveaux prescripteurs (donner plus d’audience au bouche-à-oreille, créer un réseau de relais…).

Comprendre les besoins et attentes du public déjà existant de la structure (connaissance du public, approfondissement de la relation, développement de la vocation d’ambassadeur).

La « libération de la parole » passe par l’appropriation du lieu par ses spectateurs.
Une parole exprimée est un signe de bonne relation avec le public

Légitimité

Quelle est légitimité de la parole d’un spectateur ? Par rapport à celle d’un autre ? À celle d’un expert ?
Quelle est la qualité de la parole ? Qui parle ?
> sujet qui revient face à la critique non-constructive / l’effet “commentaire”, phénomène de masse sur le web

Légitimité de la parole du public :
– crédibilité car sincérité, pas d’intérêt personnel à dire du bien de ce qu’il a vu, ressenti ou visité.
– complémentarité de la parole de l’expert (l’institution/l’artiste)

Comment engager/inciter/valoriser la parole ?

En quel(s) lieu(x) s’exprime la parole ?
– Créer les espaces d’échanges (question de la médiation pour l’utilisation de ces espaces)
– Savoir trouver les espaces d’expression / les usages existants (crowdsourcing, veille)

À qui s’adresse le spectateur : à la structure, à un autre spectateur ?
La parole n’est pas la même selon le destinataire.

Quels outils pour la veille ?
Hootsuite, Google Alerts, etc.
Nombreux outils payants : Talkwater, Mention, Alerti…

Risques

Brouillage de la communication institutionnelle par une parole négative/en contre-sens exprimée librement.
Communication de crise : spectacles soulevant des polémiques, prise de paroles par des non-spectateurs

Pose la question de la modération
> ce qui n’est possible que sur les espaces du théâtre

Pose aussi la question de la veille (cf Crowdsourcing ci-dessus) :
> savoir ce qui se dit de l’institution pour y répondre
> procédure de réponse, il faut une stratégie et non pas une réponse émotionnelle/instantanée/superficielle
> exister avec une parole institutionnelle, gérer l’impact

Jusqu’où prendre en compte la parole du spectateur

La question de l’ingérance du spectateur :
– peur du débordement pour la structure
– peur que le spectateur ne respecte plus les règles (“se sente trop chez lui”)

La question de la place politique du théâtre dans la cité :
– le théâtre comme espace contributif (dans sa gestion, pas forcément dans sa ligne artistique)
– les habitants comme premiers relais de leur lieu

La question du projet artistique :
– lieux qui programment pour répondre aux attentes (choix d’un “produit” qui rempli)
– lieux qui soumettent le choix d’un ou plusieurs spectacles au vote (aspect événementiel, communication)
– lieux qui programme avec le public (vers un « bien commun autogéré » avec ou sans expert référent > des exemples sont observés en Europe, ils feront l’objet d’un article ultérieurement)

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