Une démarche itérative portée par le ministère de la Culture (DGCA, SNUM) et le TMNlab
Le ministère de la Culture, à travers la Direction générale de la création artistique (DGCA) et le Service du numérique (SNUM), engage avec le TMNlab une expérimentation d’un an visant à poser les bases d’un langage commun pour la circulation des données de programmation du spectacle vivant.
Cette démarche répond à plusieurs enjeux stratégiques : permettre au secteur culturel de conforter sa visibilité sur internet, en améliorant la découvrabilité de ses offres, renforcer sa capacité d’innovation et observer plus finement le secteur pour nourrir et évaluer les politiques publiques, dans un environnement numérique en mutation rapide.
Un écosystème fragmenté, aux données dispersées
Les données de programmation sont aujourd’hui produites dans une grande diversité de formats, selon les outils utilisés par chaque acteur : logiciels de billetterie, systèmes de gestion de contenus, bases de données internes, etc. Cette hétérogénéité entraîne une faible interopérabilité entre les systèmes numériques des entrepreneurs de spectacles, entraînant une multiplication des saisies qui doivent souvent réintégrer les mêmes informations dans plusieurs dispositifs (billetterie, plateformes, observatoires, gestion des droits…). Elle limite aussi la découvrabilité des offres sur les réseaux
numériques, dès lors que ces données ne peuvent être facilement moissonnées par des moteurs de recherche ou des agrégateurs de contenus.
Cette fragmentation alourdit également le travail des institutions comme des structures culturelles :
- pour l’observation du secteur (ex. : SIBIL, observatoire des données de billetterie) ;
- pour la gestion des droits et taxes (SACEM, SACD, ASTP, CNM, etc.) ;
- pour les politiques publiques de diffusion et d’accès à la culture (pass Culture, ouverture des données culturelles sur culture.data.gouv.fr).
Mieux structurer les données pour mieux valoriser le spectacle vivant
Comment garantir qu’un spectacle soit visible et identifiable sur les plateformes de diffusion, de distribution, les moteurs de recherche ou LLM qui orientent aujourd’hui une grande partie des choix du public ? Comment décrire et relier les informations relatives à un spectacle – l’œuvre, l’équipe artistique, la production, les lieux et dates de représentation – pour qu’elles circulent efficacement et soient réutilisables ?
Ces questions traversent l’ensemble de la filière, à la fois pour la visibilité des œuvres et des artistes, et pour la connaissance et l’observation du secteur par les institutions publiques.
Les sujets sont nombreux.
La condition pour les traiter repose notamment sur la structuration des données et les outils / protocoles d’échange pour en faciliter la circulation.
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2.12.2025 [visio]
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Une méthode de terrain, avec le terrain
L’expérimentation s’appuie sur une méthode ouverte et collaborative, associant des établissements culturels, des réseaux professionnels, des chercheurs, des développeurs et des acteurs publics.
Après une phase de collecte, un premier atelier exploratoire sera organisé en décembre 2025. Plusieurs séries d’ateliers dédiés à des cas d’usage seront ensuite organisés de janvier à mai 2026. L’objectif pour 2025-2026 est de tester la capacité d’un standard commun à répondre à des besoins concrets du terrain, à travers trois cas d’usage représentatifs. Le standard étudié – basé sur schema.org/event et enrichi de référentiels métiers propres au spectacle vivant – permettra de décrire les événements culturels de manière structurée et interopérable. La réalisation de cas d’usage devra également permettre de tester concrètement les solutions techniques les plus pertinentes pour faire circuler cette donnée entre les acteurs.
Des objectifs circonscrits, un projet de bien commun numérique
Ce travail doit aboutir à une première documentation de référence, des cas d’usage documentés, une feuille de route pour la poursuite du chantier et la constitution d’une communauté impliquée. Le succès d’un standard ne dépend pas de sa définition, mais de sa mise en pratique vivante. Pour qu’il devienne un bien commun, il faut qu’il soit parfaitement adapté aux besoins de la filière, et donc que cette dernière soit en mesure de l’expérimenter, l’ajuster et l’enrichir par l’usage.
C’est pourquoi l’expérimentation adopte une approche itérative et partant du terrain. De l’identification des initiatives existantes à la production de livrables communs, chaque étape associe des acteurs volontaires, parties prenantes concernées, afin d’assurer la pertinence, la réutilisabilité et la pérennité du socle technique et méthodologique.
Le TMNlab, en lien étroit avec les équipes de la DGCA et du SNUM, coordonne cette démarche dans une logique de transparence, d’agilité et d’apprentissage collectif.
La genèse de nombreux projets
L’expérimentation s’inscrit dans la continuité des travaux menés depuis plusieurs années par le TMNlab, avec le soutien du ministère de la Culture, sur la structuration et la mutualisation des données du spectacle vivant – Living Lab Numérique situé Ouverture des données (2023), analyses de projets internationaux de mutualisation de données culturelles (2025), étude Interopérabilité des systèmes d’information dans le spectacle vivant (2025), implication puis pilotage du projet Cap Data Opéra – France 2030 de la Réunion des Opéras de France (2022-2026).
Interopérabilité des systèmes d’information dans le spectacle vivant
[22/09/2025]
Identifier et proposer des solutions en cartographiant les outils et les flux de données au sein des structures du spectacle vivant, tout en identifiant les meilleures pratiques pour améliorer l’efficacité organisationnelle, la productivité et la qualité de vie au travail.
Vers une infrastructure de métadonnée pour le spectacle vivant : le TMNlab mène un audit et dessine la suite du projet Cap Data
[29/07/2025]
Au printemps 2025, le TMNlab a conduit, en partenariat avec la Réunion des Opéras de France, un audit approfondi du projet Cap Data Opéra. Ce projet visait à structurer et mutualiser les données du spectacle vivant dans une logique d’infrastructure commune.
Analyses de projets internationaux de mutualisation de données
[30/05/2025]
En 2025, le TMNlab a mené un travail d’observation et d’analyses de projets de mutualisation de données culturelles en Europe et au Québec. Ce travail a fait l’objet d’un séminaire de présentation et d’une série d’article.
Living-lab Numérique situé : Ouverture des données
[01/09/2023]
Quels enjeux et quelle gouvernance pour une mutualisation ambitieuse des données des arts vivants ? Un cycle d’ateliers collaboratifs.
Le TMNlab / laboratoire Théâtres & Médiations à l’ère Numériques, association professionnelle indépendante, fédère depuis 2013 un réseau de plus de 1 400 membres issus des établissements culturels, des collectivités, de la recherche et du numérique. Sa mission : accompagner la transformation du spectacle vivant à l’ère numérique par la recherche-action, la coopération interprofessionnelle et la diffusion de la connaissance. Le TMNlab anime une communauté apprenante à l’échelle nationale, connectée à l’international, documente les pratiques et développe des projets collectifs visant à renforcer les capacités d’innovation, d’interopérabilité et de gouvernance numérique du secteur culturel.
