Face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle, le ministère de la Culture trace une stratégie nationale qui ambitionne de mettre cette technologie au service des artistes, des professionnel·les de la culture, des lieux, des patrimoines et des publics.
Loin de céder à une fascination technophile ou à un rejet dogmatique, cette feuille de route veut encourager une appropriation critique, collective et éthique de l’IA dans les secteurs culturels.
Au sein de la communauté TMNlab, cette démarche entre en résonance avec des questionnements déjà très présents : quelles transformations pour nos métiers ? Quels leviers pour une création augmentée mais respectueuse ? Quels modèles pour la gouvernance des outils numériques dans les institutions ? Comment garantir que la diversité des pratiques artistiques et des territoires trouve sa place dans des systèmes d’IA entraînés par des logiques mondialisées ?
Une stratégie articulée autour de 5 priorités structurantes :
- Des IA éthiques, sobres et inclusives : Soutenir le développement d’intelligences artificielles entraînées sur des données représentatives de la diversité culturelle et linguistique, avec des modèles transparents et frugaux. Une vigilance particulièrement cruciale pour les champs artistiques souvent sous-représentés dans les grands jeux de données (danse, théâtre, arts de la rue…).
- Un modèle économique équitable et soutenable : Protéger les droits des créateurs et garantir une juste rémunération à l’heure des IA génératives. Cette orientation invite à repenser les modèles de valorisation dans un contexte où les œuvres peuvent être copiées, détournées ou « assistées » par des outils automatisés.
- L’IA comme terrain d’expérimentation artistique et d’innovation culturelle : Accompagner les artistes, les lieux et les réseaux qui explorent l’IA comme matériau de création, comme interface de médiation ou comme outil de relation au public. Un levier pour penser de nouveaux formats et de nouvelles esthétiques, mais aussi pour renforcer l’inclusion.
- Mettre l’IA au service des archives et du patrimoine : Enrichir les savoirs, renforcer la découvrabilité des œuvres, lutter contre le trafic illicite, mieux documenter les processus de création… autant d’enjeux où l’IA peut jouer un rôle structurant dans les politiques de mémoire et de transmission.
- Simplifier l’action publique et soutenir les agents culturels : Déployer des outils d’IA pour améliorer les services publics culturels, faciliter les démarches, libérer du temps pour les missions de fond, tout en veillant à ne pas automatiser ce qui relève de l’humain, du sensible et du relationnel.
Une démarche progressive, collective et ouverte à la coopération
Cette stratégie se veut évolutive et co-construite avec l’ensemble de l’écosystème culturel : institutions, artistes, collectivités, entreprises, chercheurs, opérateurs numériques, partenaires européens… Le TMNlab suivra avec attention sa mise en œuvre, afin de faire entendre la voix des professionnel·les du spectacle vivant et de défendre une approche ouverte, pluraliste et contextualisée de l’IA culturelle.
Pour en savoir plus : Une stratégie d’action pour des intelligences artificielles culturelles et responsables sur le site du Ministère de la Culture